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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 12:10

XV

Natacha paya les bas – un prix encore élevé pour des paires de reste, cependant pas excessif –. Elle salua la vendeuse et quitta le magasin.

Elle avait hâte d’aller surprendre sa grand-mère.
Quand celle-ci ouvrit la porte et aperçut la jeune fille, son visage s’éclaira.
- Natacha ! Je ne t’attendais pas ce matin… Cela me fait plaisir de te voir, tu sais ?
Et puis, réalisant soudain que Natacha avait mis le petit tailleur de ses vingt ans :
- Entre, et montre-toi un peu mon ange… Tu es magnifique ! Si tu savais comme je suis contente de te voir ainsi… Ce tailleur te va comme un gant ! Mieux qu’à moi… (elle en rajoutait un peu, comme souvent).

Natacha entra.
- J’étais en train de faire du thé, tu en veux une tasse ?
La jeune femme acquiesça. Elle s’assit dans un des fauteuils de cuir du salon. Elle sentit, sous la jupe du tailleur, la gaine exercer une légère pression sur son ventre. Décidément, la position assise n’était pas la plus confortable…

Iryna la rejoignit, portant un plateau sur lequel elle avait disposé la théière de fonte et deux tasses de porcelaine, un petit pot de lait et une coupe garnie de morceaux de sucre. Elle posa le tout sur une petite table basse, entre les deux fauteuils et servit le thé. Natacha ajouta un peu de lait et de sucre et remua la tasse, tout en humant le parfum s’en échappant.
- Hum… ça sent bon… J’adore ton thé de grand-mère !
Iryna sourit. Avisant le sac portant l’enseigne du magasin de lingerie, que Natacha avait posé à côté d’elle, elle reprit :

- Ah ! Je vois que tu as fait des achats…

Natacha saisit le sac et répondit, tout en l’ouvrant :

- Je me suis acheté deux paires de bas.

- Tu n’aurais pas dû, je peux t’en donner d’autres paires. Mais ne me dit pas que tu as déjà filé celles que tu as emportées quand tu es venue…

- Non, rassure-toi… Je les ménage, les réservant pour les grandes occasions !

Sur ce, elle entreprit de lui raconter ses derniers exploits, l’achat du porte-jarretelles, après l’avoir quittée la dernière fois, la soirée avec Jean (en oubliant certains épisodes), enfin l’achat des bas, le matin même.

- J’ai mis la gaine aujourd’hui… Il faut que j’essaie de m’y habituer si je veux jouer le grand jeu ce soir.
- Cela ne m’étonne pas de toi, lui répondit Iryna, amusée. Comment te sens-tu dedans ?
- Euh, à vrai dire, en ce moment, assise comme cela, ce n’est pas vraiment le pied.
- Oui, je m’en doute. C’est un modèle renforcé sur le devant, une gaine de bon maintien, comme au disait autrefois. Cela demande un peu de patience et de pratique pour s’y faire. Comme certaines chaussures.
- Et tu n’as pas quelque chose qui ressemble, en moins rigide.
- Hélas non, ma chérie. Une fois qu’on est habituée à une certaine tenue, il n’est pas évident de revenir à une ceinture plus souple. C’est un peu comme de passer d’une Porsche à une Deux-chevaux !

Les comparaisons que sa mamie se plaisait à faire avec le monde automobile amusaient Natacha. Elle ne put réprimer un petit rire joyeux.
- Tu ris, mais c’est la vérité.
- Bon en attendant, j’aimerais bien trouver quelque chose de moins serré !

Iryna examina les bas achetés par la jeune femme.
- Ils ne sont pas mal. A vrai dire, je ne pensais pas qu’on  puisse encore en trouver de semblables.
- C’est un stock relativement ancien, à ce que j’ai compris.
- Tu as remarqué, une des paires a la couture ?
- Oui, j’avais envie d’en avoir une paire, pour essayer à l’occasion.
- J’en ai souvent porté au début des années 50. Il n’y avait presque que cela dans les merceries. Quand les bas sans couture sont arrivés, la plupart des femmes les ont adoptés, les plus âgées exceptées. Ma mère par exemple, n’a jamais voulu en acheter. Elle trouvait cela vulgaire et ne comprenait pas que je m’y sois mise. Il faut dire que, pour les femmes de sa génération, les bas représentaient quelque chose de très important. Pendant la guerre, alors qu’ils étaient introuvables (la soie et le nylon étaient réquisitionnés par l’armée), nombreuses sont celles qui se peignaient les jambes et dessinaient au crayon une couture en trompe-l’œil… Moi, j’étais encore trop jeune pour qu’on m’autorise à mettre des bas : je n’ai pas connu cela !

Natacha captivée par le récit de son aïeule, buvait ses mots. La vieille dame marqua une pause dans son récit. Un nuage passa sur son front. Elle poursuivit :
- La paire que tu as achetée a la couture en pointe. Ce sont ceux que je préférais. D’autres avaient un renforcement carré à la cheville, beaucoup moins élégant à mon goût.
Elle marqua une nouvelle pause.
- Quand tu les mettras, j’aimerais bien te voir avec. Cela me rappellera des souvenirs !

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 18:30

XIV

Après avoir pris une douche et avalé son petit-déjeuner, Natacha endossa, comme elle l’avait prévu, sa panoplie de femme des années 50. Au fur et à mesure des étapes du petit rituel inauguré la veille, la jeune femme sentait cependant sa bravoure diminuer. Elle était tout à coup beaucoup moins sûre de sa résolution. Ce test « grandeur nature », était-ce vraiment une bonne idée ? Et si d’aventure elle rencontrait une amie chemin faisant ? Et si Jean en venait à trouver cela moche, ou, pire, « mémé »… ?

Elle résolut de mettre à exécution la première phase de son plan. Si elle se sentait mal à l’aise, pas prête, rien n’empêchait qu’elle se change avant d’aller retrouver son amoureux !

La rue était animée. Le soleil brillait, l’air de matin, encore relativement frais en ce jour de mars, semblait donner aux gens une énergie nouvelle et aux choses gaîté et légèreté. Un beau matin pour ce promener en ville. La jupe du tailleur se balançait légèrement au rythme de ses pas, frôlant le creux de ses genoux. Elle se sentit soudain une forme éblouissante.

Ses talons battaient joyeusement en cadence le bitume du trottoir. Elle était heureuse d’être là… et certains passants le voyaient bien. Ils la suivaient un moment du regard, intrigués par cette image sortie d’un écran de cinéma. Une femme à l’élégance certaine, que sa chevelure rousse, nerveuse, et son sourire mettait en lumière. Son bonheur paraissait contagieux : il suffit parfois d’une apparition comme celle-là pour qu’une journée s’éclaire – et que la vie reprenne un peu de sens !

Devant une vitrine qui réfléchissait son portrait, Natacha vérifia brièvement sa tenue : tout semblait parfaitement en place. Elle sentait en marchant le léger mouvement de tension et de relâchement alterné des ganses maintenant ses jarretelles – et cette sensation n’était pas sans provoquer en elle une certaine griserie…. Passant à proximité du magasin où elle avait, l’autre jour, fait l’emplette d’une jolie parure, elle ne put résister au plaisir de faire un peu de « provoc’ ». Quelle tête ferait la vendeuse en la voyant dans ce tailleur, elle qui prétendait lui donner des leçons sur la mode des « fifties » !
Elle entra d’un pas décidé.
- Bonjour Madame, vous désirez ?
Bingo ! C’était précisément la vendeuse qui l’avait servie.
- Il me faudrait une paire de bas.
- Vous voulez dire des collants, je suppose ?

La question surprit Natacha. La brave dame ne se souvenait-elle donc pas de ce qu’elle lui avait vendu ?

- Non, des bas.
- La vendeuse, réalisant soudain sa bévue, se reprit :
- Suis-je bête, vous êtes venue il y a quelques temps, bien sûr. Pardonnez-moi !
Les deux femmes échangèrent un regard, la vendeuse souriant poliment à sa cliente.

- Quelle qualité ?
- Je souhaiterais une paire dans une teinte et une qualité assez proches de celles-ci, répondit Natacha, en dévoilant légèrement son genou.
La vendeuse se pencha pour examiner les bas.
- Des nylons anciens d’une très belle qualité. Pas évident de trouver l’équivalent dans l’assortiment actuel… Je mets des bas assez souvent, je suis bien placée pour le dire ! Quelle taille ?
Natacha se sentit piégée. En fait, elle n’y connaissait rien… Elle dut faire un gros effort pour se remémorer l’étiquette qui figurait sur les pochettes des paires empruntées à sa grand-mère.
- Euh, du 9 ½ .
La vendeuse fit coulisser plusieurs tiroirs, ouvrit diverses boîtes, en extrait plusieurs sachets plastifiés.
- Sans couture, en teinte « fumée », ou « Flandres », un peu plus gris, j’ai ces modèles, qui pourraient convenir. Ce sont des paires déjà assez anciennes.
Natacha se pencha pour examiner les bas.

- Et avec couture, vous avez quelque chose ?
- Le choix est encore plus réduit, lui répondit la vendeuse, en cherchant dans un tiroir situé tout en bas de comptoir. Nous avons encore quelques paire en marron foncé, Cappuccino, plus précisément, et en fumée. Voici.
Natacha compara attentivement les divers modèles proposés ; la vendeuse glissait avec d’infinies précautions son poing pour lui donner une idée plus précise du coloris de certaines paires.
- Je vais prendre ces deux, finit-elle par dire, en indiquant deux pochettes : une paire sans couture, d’un beau gris très foncé, et une paire de bas couture (elle trouverait bien un prétexte pour les mettre !) de couleur fumée.

- Ils seront parfaits avec l’ensemble que vous avez acheté la dernière fois.

Natacha-14.jpg

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 09:31

XIII

- Sérieusement ?

- Je suis très sérieuse. Tu sais que ce n’est pas vraiment mon style, mais j’avoue que là, tu fais très fort…
Elle la contempla encore de pied en cap. Un léger froncement de sourcils alerta Natacha.
- Ben quoi, qu’est-ce qu’il y a?
- Rien. Ou plutôt si. Une broutille. La jupe est peut-être un peu trop serrée. Là, au niveau du ventre, c’est dommage. Veux-tu que je la reprenne et lui donne un peu de jeu su les hanches ?

Feignant l’indifférence, la jeune femme, qui avait sa petite idée sur la question, lui lança :

- Non, non, cela ira très bien comme cela. C’est gentil de ta part de te proposer, mais on ne va pas se prendre la tête, je ne me présente tout de même pas au concours de Miss France !

- Comme tu veux. J’espère que ton cher Jeannot saura apprécier sa princesse.

Natacha ne répondit pas. Elle détestait quand sa mère appelait Jean ainsi. Et sa mère le savait.

A peine celle-ci sortie, Natacha marcha vers sa penderie et l’ouvrit. Elle farfouilla un instant dans sa garde-robe (l’ordre n’était pas son fort) et, trouvant ce qu’elle cherchait, en extirpa les deux ceintures empruntées à Iryna. Elle les disposa sur son lit, l’une à côté de l’autre.
Elle connaissait déjà la gaine blanche, sobre, fonctionnelle, essayée chez sa grand-mère. La guêpière noire ajourée était garnie de baleines. Elle eut envie de la passer.

Elle décrocha ses bas et les retira, ainsi que la combinaison. Dégrafé, le porte-jarretelles tomba à ses pieds. Elle saisit la guêpière, la passa autour de sa taille et entreprit d’en fermer les agrafes, en forme de petits œillets, au nombre d’une dizaine, relativement rapprochés. La ceinture, posée sur ses hanches, lui enveloppait la taille, s’arrêtant juste sous les côtes. Bien que le tissu soit relativement élastique, la pression, au niveau de la taille, était assez forte. Elle accrocha ses bas et se contempla dans le miroir de la penderie. Ainsi moulée, la taille marquée, elle se retrouva soudain dans la peau des icônes glamour des années 50.

Se penchant pour passer la jupe, elle ressentit plus fortement l’étreinte des baleines sur son buste ; elle se redressa. Le boutonnage était beaucoup plus libre : la jupe flottait un peu au niveau de la taille ; elle tentait cependant toujours sur le ventre. De toute évidence, la guêpière n’était pas vraiment faite pour mettre en valeur une jupe ajustée. Ce constat un peu décevant ne fut pas pour lui déplaire. Le simple fait de respirer lui paraissait plus difficile et, ainsi serrée, elle imaginait mal pouvoir l’endurer très longtemps. Elle décrocha les bas, qui glissèrent tels un souffle sur ses jambes et dégrafa la ceinture avec un sentiment de soulagement.
« Voyons un peu si la blanche est plus portable ».

La tenant à bout de bras, Natacha examina attentivement la gaine, un peu intimidée. Elle se décida enfin à l’enfiler. S’efforçant de rentrer le ventre, elle fixa un à un les crochets placés devant, sur le côté gauche. La tension provoquée était forte, mais pas désagréable. Saisissant la petite ganse de coton blanc etre le pouce et l’index, elle remonta la fermeture éclair. La gaine épousait la courbe parfaite de ses hanches, cintrant légèrement en dessous de l’entrejambe et se resserrant sur la taille. Moulée dans le satin, Natacha accrocha les bas.

Elle passa la jupe, fit quelque pas dans sa chambre, s’arrêtant à plusieurs reprises devant le miroir. Il n’y avait pas photo : le tailleur tombait mieux. Ainsi vêtue, elle se sentait un corps de star hollywoodienne. Jean qui, comme elle, adorait les vieux films américains, apprécierait-il une telle tenue ? L’idée de le mettre au défi l’amusait. N’ayant pas l’habitude de porter des dessous aussi « présents », elle nourrissait quelques craintes, se sentant partagée entre l’envie de tout enlever et celle de tester la gaine « en vrai », pour voir si elle en supporterait la contrainte au-delà d’une simple séance d’essayage.

Elle décida de garder l’ensemble un moment et revint à sa table de travail. En s’asseyant, elle sentit les jarretelles, relativement courtes, se tendre sur ses fesses. Etrange sensation… La position assise n’était pas la plus confortable, la gaine exerçant une certaine pression sur son ventre. Mais c’était tenable. Peut-être faillait-il un peu d’habitude. Elle posa ses mains sur le clavier de l’ordinateur et reprit la rédaction de son texte.

Absorbée dans ses réflexions, elle ne prit bientôt plus garde à ses dessous. Au contraire, elle avait l’impression d’être plus concentrée. Comme si le fait d’être physiquement soutenue l’aidait inconsciemment à mieux cadrer sa pensée.

Quand elle se leva, elle sentit que les bas se retendaient d’eux-mêmes. Les poches aux genoux étaient quasiment inexistantes. Cette constatation, liée à un sentiment de plus grande sécurité l’encouragea à poursuivre l’expérience.
C’était décidé : le lendemain matin, elle mettrait le tailleur, la gaine et les bas et irait dire bonjour à sa chère mamie. Un excellent test avant de se lancer dans une soirée en amoureux dans la même tenue !

natacha13-rago-2

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 09:21

XII

Les jours suivants, Jean appela à plusieurs reprises Natacha pour prendre de ses nouvelles.
Il se voyaient rarement en semaine, étant pris chacun par des activités multiples. Il ne manquait pas de lui demander, à chaque appel, si elle avait remis ses bas. Cette insistance étonna un peu Natacha. Peut-être redoutait-il qu’ainsi parée elle ne s’attire de nouveaux chevaliers servants ? Ou alors fantasmait-il, depuis le fameux soir, sur les dessous de sa belle, et leur évocation contribuait-elle à alimenter son rêve éveillé ? Peut-être les deux raisons expliquaient-elles ces questions récurrentes…

Quoi qu’il en soit, il n’avait pas de raison de s’inquiéter. Natacha ne se sentait pas encore suffisamment à l’aise pour assumer un porte-jarretelles et des bas quand elle sortait faire des achats, visiter des amies, ou quand elle avait cours. Cela devait rester, dans son esprit, une fantaisie qu’elle se plaisait à faire à son amoureux.

Une fin d’après-midi qu’elle étudiait dans sa chambre, elle fut soudain prise de vague à l’âme. Pour se changer les idées, elle se dit qu’elle réessaierait bien le petit tailleur d’Iryna.
Peut-être aurait-elle le cran de le porter lors de sa prochaine rencontre avec Jean (elle était curieuse de connaître sa réaction), autant assurer le coup… Elle referma son livre et éteint son ordinateur portable.

Elle se leva et sortit de son armoire le tailleur, la combinaison de soie, le porte-jarretelles et les bas.
Après s’être dévêtue, elle enfila le porte-jarretelles et les bas. Retrouver la sensation voluptueuse du nylon déroulé sur les jambes lui procura un plaisir intense. Des images très fortes lui revenaient, se bousculant pour être les premières à défiler. Elle se revoyait enfoncée dans le fauteuil du cinéma, Jean posant sa paume sur ses genoux serrés. Elle le revoyait à genou devant elle, remontant sa robe et posant son visage sur la soie, contre ses cuisses. Elle sentait ses doigts courir sur la frange du bas, puis se glisser dessous. Elle revoyait son sexe gonfler sous son pantalon et ses yeux se troubler de désir.

Elle passa la culotte, puis endossa la combinaison. La sensation de la soie glissant sur son corps lui procura la même émotion que la première fois : un frisson divin.
Elle mit un chemiser, pris la jupe sur son cintre et la passa. Elle enfila la petite veste cintrée, et chaussa ses escarpins noirs.

Elle se regarda dans la glace de la penderie. Elle trouva qu’elle n’était pas si mal…

Une question la tarabustait cependant. Comment éviter la mésaventure survenue après la fin de la projection, quand elle s’était relevée et avait constaté que ces bas pochaient au niveau des genoux. Etait-ce un problème de bas ? Ou de porte-jarretelles ?

Le double virtuel d’Iryna, penché sur son oreille, lui souffla malicieusement : essaie la gaine, cela résoudra peut-être ton problème ! Elle chassa cette intrusion inattendue dans son esprit et décida de garder le tailleur un petit moment, histoire de voir comment elle se sentait dedans. Elle s’assit à sa table et reprit sa lecture.

Quelqu’un heurta bientôt à la porte de sa chambre.
- Natacha !
C’était sa mère.
- Entre seulement !
- Je voulais savoir si tu mangeais avec nous ce soir.
- Heu, oui, en principe. On mange quoi ?
La mère contempla sa fille, assise à son petit bureau.
- Soirée blinis et saumon fumé, c’est ton père qui a choisi. Mais dis-moi, tu as mis le fameux tailleur de belle-maman, à ce que je vois… Tu es sûre que tu ne sors pas ?
Natacha opta pour la franchise.
- J’aimerais bien le mettre demain, pour voir Jean. Comment tu me trouves ?

- Elle se leva et fit volte-face, tournant gracieusement sur elle-même (comme seules les filles savent le faire).

- Tu es magnifique ma chérie.

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 20:54

Après une douzaine de chapitres, une petite pause publicitaire s'impose. Les grincheux qui n'aiment pas l'entracte au cinéma apprécieront... Il est toutefois bon, parfois, de casser le rythme. Mais vous ne perdez rien pour attendre, chers amis, et vous retrouverez bientôt Natacha pour la suite de ses aventures!

En attendant, pour meubler l'entracte, quelques nouvelles de la blogosphère:

Aa lendemain du Salon de la lingerie, les sites qui se piquent de mode sont formels: l'édition 2012 a été marquée par la confirmation du retour en grâce de la gaine (appelez-la néo-gaine ou shaper si vous voulez) dans les collections présentées.

Voici quelques exemples où la même (ren)gaine est entonnée - avec souvent les mêmes paroles (ce qui laisse un tantinet songeur sur le journalisme au XXIe siècle)...

paperblog.fr

leparisien.fr

gralon.net

mode.fr

gaine-enveloppe-beaute-L-g7g5DS.jpeg

Ce qui est frappant, dans ces articles qui, vous vous en doutez, caressent votre serviteur dans le sens du poil, c'est la distance que l'on prétend prendre par rapport aux gaines que les femmes portainet autrefois: on vend aujourd'hui du sculptant-confortable, à cent lieues du sculptant-torture. Ah, le miracle des mots! Que feraient les publicitaires sans cette élasticité du vocabulaire... et des arguments? Mais bon, allez, on ne va pas se plaindre: c'est un début!

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 18:30

XI

Ce n’est que lorsqu’ils se retrouvèrent dans la « tanière » de Jean (c’est ainsi qu’il avait baptisé sa chambre d’étudiant), que le jeune homme avait découvert la surprise que Natacha lui avait réservée.

Après s’être versé un verre (Natacha se sentait finalement un peu mieux…), ils s’étaient assis côte à côte sur le canapé. Jean, soudain plus entreprenant, avait glissé une main entre ses cuisses. Glissant doucement ses doigts le long des bas, il s’était soudain immobilisé.
Il lui avait jeté un regard un peu fou.
- Tu as mis des bas… des vrais ? Comme dans les films ?
Elle n’avait pas répondu tout de suite. L’annulaire de Jean, longeant l’arrête du bas, s’était alors aventuré sous le nylon, caressant la peau lisse et tendre de l’intérieur de sa cuisse.
Elle avait cru perdre connaissance tant son émotion était intense.
- Tu n’avais pas remarqué avant?

- Euh, ben, non…
- Et c’est tout l’effet que ça te fait ? lui reprocha Natacha, feignant d’être piquée au vif.
- En fait, à vrai dire, un ou deux détails m’ont intrigué. La texture de tes bas m’a paru différente de celle des collants que tu mets parfois, et il y a cette zone un peu plus sombre, que j’ai entrevu l’éclair d’un instant en haut de la cuisse, quand tu as croisé les jambes. Mais surtout j’ai cru sentir, à un moment donné, une petite bosse sous ta robe, là, devant.
Ce disant, il avait dessiné de l’index un cercle parfait autour du bouton d’une de ses jarretelles.

- Et puis cette façon que tu avais de serrer les jambes l’une contre l’autre, avec une force plus grande… Je me posais des questions – sans vouloir t’en poser, pour ne pas te paraître « lourd ». Je n’y connais pas grand-chose, mais j’avais ma petite idée. Je dois t’avouer que j’étais très impatient de me retrouver en tête à tête avec toi. Quand tu as proposé de rentrer directement, je n’ai pas vraiment insisté pour te contrarier, alors que j’avais vraiment faim (et pas seulement de toi !), pas vrai ?
Natacha était un peu interloquée. Et dire qu’elle croyait mener le bal… Ce cher Jean était décidément plus finaud qu’il n’y paraissait ! Elle se releva et lui lança, provoquante :
- Tu veux les voir ?

Jean ne répondit pas. Il s’agenouilla à ses pieds et entreprit de remonter lentement la robe, dévoilant l’ourlet dentelé de la combinaison, puis le revers plus sombre des bas. Il posa son visage entre ses jambes et huma délicatement ces dessous d’un genre nouveau qu’il ne lui avait encore jamais vu porter.
- ça sent bon.
Il posa joue contre la soie satinée de la combinaison.
- C’est délicieusement doux… et frais. Qu’est-ce que c’est ce tissu ?
- De la soie.
- C’est beau, cette dentelle. On voit les bas dessous, plus sombres. Cela me fait bander.
Continuant son exploration, il découvrit enfin les jarretelles, auxquelles les bas étaient délicatement arrimés. Le nylon, pincé, faisait de petites fronces. Il examina longuement les rubans, testa leur tension du doigt, puis les humecta du bout de la langue.
La cérémonie sembla durer une éternité à Natacha, qui essayait tant bien que mal de ravaler un violent désir de passer à des jeux moins subtils.
- ça te plaît ? demanda la jeune femme, mutine.
Il se leva sans mot dire et l’embrassa longuement.
- Mon amour. C’est une merveilleuse surprise. Tu es sublime…

Il la contemplait avec une pointe de curiosité dans le regard.
- Je connais bien tes goûts pour les fringues vintage ; mais j’avoue que là, tu m’épates... Quelle mouche t’a piquée ?
- Je t’expliquerai… une autre fois…, lui susurra-t-elle en posant son index sur ses lèvres.
Bien qu’elle soit impatiente de lui raconter le fin mot de l’histoire, Natacha avait de tout autres désirs que de faire des confidences. Elle ôta ses souliers et entraîna Jean vers le lit. Il retira sa culotte d’un geste un peu malhabile (elle faisait mine de s’accrocher aux jarretelles !) et la porta à son nez, ne pouvant résister à l’envie d’en humer le parfum. Les caresses redoublèrent d’intensité entre les amants. Jean avait une trique monstrueuse !

Ce soir là, pour la première fois de sa vie, Natacha fit l’amour tout habillée. Au diable la robe troussée… et la peur de filer ses bas. Ce fut délicieusement bon.

natacha-11.jpg

Image empruntée (une fois encore!) à GentlemanW, parue sur Paperblog

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 15:53

X

Jean l’attendait devant le cinéma, comme convenu. Ils s’embrassèrent comme seuls le savent de jeunes amants, puis pénétrèrent dans la salle obscure. Jean, gentleman, s’était muni de billets au préalable. Ils choisirent deux places un peu à l’écart, pas trop près de l’écran. Natacha enleva son manteau et le posa à côté d’elle.
- Tu as mis ta petite robe noire ? Cela me fait plaisir !
Ils se regardèrent. Natacha lui sourit. Elle s’assit.

Alors qu’elle s’enfonçait dans le fauteuil de velours cramoisi en veillant à garder les genoux serrés, une légère tension sur ses bas les lui rappela à son bon souvenir. Durant le trajet, elle n’y avait plus pensé. Elle fut saisie d’inquiétude. « Pourvu que les jarretelles ne lâchent pas ! » se dit-elle en elle-même. « Je serais belle… et Jean qui ne se doute de rien… pour une surprise, se serait une sacrée surprise… ! ».
Fausse alerte. Apparemment, le porte-jarretelles tenait vaillamment la route. Tout allait bien.
Ou presque. Les bas empruntés à Iryna étaient anciens. Leurs revers étaient relativement large. Natacha avait l’impression, une fois enfoncée dans le fauteuil, qu’ils arrivaient presque à la hauteur de l’ourlet. Il lui semblait les deviner sous la robe, qu’elle tendit du mieux qu’elle put. Mais peut-être n’était-ce que l’ombre portée de celle-ci sur le nylon ?

Jean l’embrassa longuement, passant sa main dans ses cheveux, noués en un chignon un peu fou. Apparemment, il n’avait rien remarqué.

Et puis vint le moment où Jean posa la paume de sa main sur le genou de la belle, reproduisant un geste auquel aucun homme ne sait résister quand il aime une femme, et que cette femme, assise à ses côtés dans le noir, porte une jupe.
Il la regardait. Se tournant vers lui, elle crut découvrir dans son regard une intensité particulière.
- C’est doux, tes bas.
Les jeunes gens s’embrassèrent à nouveau. Le silence se fit : la séance débutait.

Pendant la projection, Jean posa à nouveau plusieurs fois sa paume large et chaude sur le genou plié de Natacha, se jouant de sa rondeur. De toute évidence, il prenait un plaisir certain à ce jeu.
Qu’arriverait-il si d’aventure Jean s’avisait d’étendre son geste en remontant le long de sa cuisse ?
Sous l’emprise de cette pensée, mêlée à une caresse aussi tendre qu’indiscrète, Natacha ressentait une certaine excitation, qu’elle tenta de dissimuler autant qu’elle put.

Jean, dont l’attention était visiblement plus mobilisée que la sienne par le film, resta cependant sagement au stade du genou.

A un certain moment cependant, il l’embrassa longuement, et elle crût sentir ses doigts s’enhardir. Un frisson la parcourut, qu’il mit apparemment sur le compte du baiser.

La projection arrivée à son terme, les deux amoureux se relevèrent. Natacha prit le manteau déposé à côté d’elle et le passa sur son bras. C’est alors qu’elle s’aperçut que les bas « pochaient » au niveau des genoux. De toute évidence, ils avaient mal supporté cette longue séance assise…
Natacha, qui se sentait mal dans sa peau, priait pour arriver au plus vite à proximité des lavabos… si possible avant que Jean ne la voit ainsi. Dès qu’elle repéra le petit logo représentant une femme en jupe schématisée, elle s’y précipita, prétextant un besoin urgent.
Une fois seule, elle réajusta ses bas du mieux qu’elle put. Plus de peur que de mal, heureusement ! Cette expérience refroidit toutefois son intérêt naissant pour le porte-jarretelles… Contrariée, elle prétexta une migraine soudaine pour éluder la perspective d’un repas au restaurant entre amis.

Natacha10.jpg

Fragment d'une Image (en définition minimale) empruntée ami Gentleman W., Nylon-volupté

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 18:23

IX

Ce samedi là, Natacha avait rendez-vous avec Jean pour une soirée en amoureux.
Au programme, un film qui venait de sortir, puis un repas dans une grande brasserie sur les boulevards, où ils retrouvaient souvent des copains.
Natacha hésita longtemps devant son placard.
Allait-elle mettre le tailleur et en faire la surprise à son chéri ? Elle était curieuse de connaître sa réaction. Il avait un certain goût pour les habits chics et lui faisait souvent des compliments sur sa façon de s’habiller.
Elle considéra finalement que c’était un peu trop. Trop tôt. Trop fort. Il lui fallait un peu de temps pour se faire elle-même à l’idée de le mettre. L’apprivoiser, en quelque sorte.
Et puis, le tailleur, les bas, cela faisait beaucoup à la fois…

Natacha restait pensive. Elle avait tout de même très envie de se faire belle et de le surprendre.
Elle contempla la parure achetée sur un coup de tête, quand elle s’en était revenue de chez sa grand-mère, rêveuse. « J’essaierais bien les bas avec ma petite robe noire toute simple », se dit-elle, non sans sentir un certain trouble monter une elle. « Elle n’est pas trop courte, personne ne devrait s’en apercevoir... ». Elle hésitait à franchir le pas.

« Pourquoi pas ? Ce serait une façon de voir si les bas avec un porte-jarretelles sont plus agréables à porter qu’un collant ». Sa mère avait raison, et elle le savait bien elle-même : les collants lui procuraient une sensation désagréable à l’entrejambe, elle n’aimait pas cela.
La jeune femme choisit, parmi les quelques pochettes de bas qu’Iryna lui avait données, une paire d’une teinte particulière, pas tout à fait noire. « Fumée » à en juger à l’étiquette, conservée. Il s’agissait de toute évidence d’une paire jamais portée.
Natacha contrôla l’état de ses mains et vérifia ses ongles. Ce serait dommage de gâcher de si beaux bas, qui plus est des bas d’époque, introuvables aujourd’hui. Elle sortit délicatement les bas de leur étui plastifié. Leur parfum délicat la surprit, moins cependant que leur texture souple et soyeuse, si douce au doucher.

Elle passa le porte-jarretelles autour de sa taille, l’ajusta sur ses hanches déjà arrondies et l’agrafa. Enfiler les bas lui procura un plaisir difficilement descriptible. Il y avait du raffinement dans le geste. La jambe s’ombrait progressivement, jusqu’au moment où, le revers bien positionné au haut de la cuisse, il ne restait plus qu’à les fixer aux attaches du porte-jarretelles, le buste légèrement penché. Les jarretelles situées sur le côté nécessitaient une légère torsion… Elle sourit en se voyant faire le geste dans le miroir : mettre ses bas, finalement, c’est une petite gymnastique !

Après avoir vérifié que les bas était correctement positionnés et rectifié la tension des rubans de manière à assurer une bonne tenue – Iryna lui avait expliqué l’importance stratégique d’un tel « réglage » –, elle contempla son image dans la glace.

Un sentiment un peu étrange l’assaillit. Elle avait l’impression d’être quelqu’un d’autre, une autre femme. Etait-ce bien elle, dans le miroir, qui la dévisageait ainsi ? Elle se trouva ravissante.
Elle passa le soutien-gorge, ajusta délicatement ses seins dans les bonnets et tendit les bretelles. Elle enfila ensuite la combinaison gris-perle empruntée à sa grand-mère, puis la culotte assortie au porte-jarretelles.
Une touche de parfum pour tout maquillage. Le collier que Jean lui avait offert. La petite robe noire à encolure carrée enfin, qu’il aimait bien lui voir quand ils sortaient. Et puis les fins souliers noirs, dans lesquels elle glissa ses pieds enrobés de nylon avec infiniment de précaution.  Elle était prête.

Elle se regarda une dernière fois dans le miroir. Peut-être se fit-elle un petit clin d’œil à elle-même ? Natacha se reconnaissait à présent. C’était bien elle qui la regardait.

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 09:11

VIII

Natacha, faute de moyens, vivait encore chez ses parents. Quand elle arriva à la maison, sa mère était déjà rentrée et s’affairait dans la cuisine. Natacha passa près d’elle, la saluant, pour gagner sa chambre.
- Tu as fait des emplettes ?
Le sac du magasin de lingerie n’était de toute évidence pas passé inaperçu !
- Ouais, c’est juste un soutien-gorge.
- Ah ! Tu vas dans les boutiques de lingerie, maintenant ? Tu as dû te ruiner !
- Il était soldé. J’ai fait une bonne affaire.
- Je peux voir ?
Mal à l’aise, la jeune fille tenta de mettre fin à l’interrogatoire.
- Ecoute, tu me lâches, s’il te plaît ?
- OK, OK, ne t’énerve pas, j’étais juste curieuse de voir ce que tu avais acheté !

Poursuivant son chemin, Natacha gagna sa chambre et ferma la porte. Elle commença par déballer les achats qu’elle venait de faire, les inspecta sous toutes les coutures et les rangea dans son placard. Elle sortit ensuite de sa besace les dessous et les bas empruntés à sa grand-mère. Machinalement, elle les porta à son nez. Le léger parfum qui s’en dégageait, à la fois doux et frais, la rendit songeuse. En humant ce parfum d’autrefois, son regard se troubla à l’évocation des joies et des peines dont ces vêtements avaient été les témoins durant toutes ces années. Elle dut se battre avec elle-même pour ne pas céder à l’envie irrésistible qu’elle sentait poindre de les essayer une nouvelle fois. Reprenant ses esprits, elle déplia le petit tailleur d’Iryna, le mit sur un cintre et referma doucement le placard sur les trésors qu’elle venait de ranger.

Elle allait revenir vers sa mère quant elle se ravisa. Au fond, inutile de faire des secrets.
Elle extirpa le tailleur du placard, sur son cintre, et sortit de sa chambre.
- Je suis allée trouver mamie Iryna cet après-midi. Regarde un peu ce que j’ai déniché dans ses armoires !
Elle exhiba fièrement le petit tailleur.
- Tu as vu la coupe, super cintrée ? Et les finitions ? Touche un peu ce tissu, il est vraiment génial, non ?
Sa mère la regardait du coin de l’œil. On devinait un léger sourire sur ses lèvres.
- Tu ne dis rien… Tu le trouves moche ?
- C’est un très bel ensemble. Mais c’est une coupe des années 50, ce n’est pas évident à porter. Tu veux vraiment mettre ça ?
- Tu crois quoi ? Il est vraiment trop top !
- Il est à ta taille au moins ?
- Un peu ! Tu connais mes talents très limités pour la couture…
Sa mère examina plus en détail le tailleur et fixa Natacha.
- Il est vraiment très beau, c’est vrai. Mais j’ai un peu de peine à t’imaginer là-dedans. Toi qui ne mets que rarement des jupes, des souliers à talons… et puis il faut mettre un collant ; et je te connais comme si je t’avais fait : tu n’aimes pas ça – moi non plus d’ailleurs !

Natacha regarda sa mère. Une belle femme, la quarantaine. Vêtue tout simplement, avec une certaine élégance. Elle la sentait osciller entre désarroi et amusement…
- On change, tu sais. Je mets de temps en temps des jupes – plus souvent que toi, je dirais même !

La mère accusa le coup sans broncher. Au fond, Natacha était une adulte, elle était libre de ses choix.
- Tu le passes, pour me montrer ?
- Une autre fois, répliqua la jeune femme, non sans une certaine malice dans le regard.

Elle comptait bien laisser à quelqu’un d’autre la primeur de la découverte…

 

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 19:10

VII

- Voilà l’engin. Et une paire de bas pour l’essayer. Voulez-vous que je vous montre comment faire pour les fixer ?
Natacha sentit monter en elle un sentiment de fierté.
- Non, merci. Il m’arrive d’en porter.
La vendeuse tira le rideau et laissa Natacha aux prises avec le porte-jarretelles et les bas.

La jeune fille passa le sous-vêtement autour de sa taille, l’agrafa sur le devant et le fit tourner de manière à le positionner correctement sur ses hanches. Elle saisit un des bas, ridiculement court, et le tendit sur sa jambe. « Drôle de sensation, un peu collante. Rien à voir avec les bas que m’a donnés mamie ! Mais bon, à la guerre comme à la guerre… ». Elle accrocha le bas aux jarretelles et régla la tension des rubans élastiques qui reliaient celles-ci à la ceinture. Après avoir enfilé le second bas, elle se regarda dans le miroir. Avec sa culotte de coton blanc dessous, cela n’était pas l’élégance ultime, mais au moins elle se sentait à l’aise. Les rubans élastiques des jarretelles étaient bien plus minces que ceux des dessous anciens, la tension était plus lâche, mais cela semblait bien tenir en place. Quant aux jarretelles, par rapport à celles expérimentées quelques heures plus tôt, cela ressemblait un peu à des jouets : petites et en plastic, elles ne donnaient pas un réel sentiment de sécurité…
De l’autre côté du rideau de la cabine d’essayage, la vendeuse se manifesta :
- Tout va bien ? Vous avez besoin de moi ?
- ça va, merci.

Natacha se regarda encore une fois attentivement dans le miroir. Pas mal du tout.
Elle détacha les bas et le porte-jarretelles, enfila son pantalon et rejoignit la vendeuse dans le magasin, tenant le soutien-gorge, le porte-jarretelles et les bas à la main. Aucune autre cliente n’était présente, ce qui lui donna des ailes.
- Finalement, je vais prendre les deux pièces. Vous avez une petite culotte qui va avec ?
- Bien sûr.
La vendeuse déplia sur le comptoir une ravissante culotte. Natacha n’hésita pas une seconde. Tant qu’à faire un achat somptuaire, autant ne pas lésiner !
- Je la prends aussi.
- Avez-vous besoin de bas également ?
- Merci, j’ai ce qu’il faut, répondit-elle avec une assurance un peu forcée.
Le vendeuse, nullement étonnée, ne pipa mot. Elle emballa les emplettes de Natacha et lui tendit un joli sac de papier gracieusement imprimé. Natacha paya, la salua et sortit.

Elle passa la porte du premier café qui se présenta. Après toutes ces émotions, elle avait besoin d’un petit remontant ! Elle s’assit à une table, tout près de la fenêtre, et commanda un café bien serré. Dehors, deux amoureux s’embrassaient. Elle pensa à Jean et se dit que, ce samedi, elle lui ferait bien une petite surprise. Elle but son café à petites gorgées, tenant la tasse minuscule entre ses mains, heureuse d’en sentir la chaleur et le parfum. Elle était bien.
Il était cependant temps de rentrer. Elle régla sa consommation, reprit ses affaires et s’en alla, saluant d’un clin d’œil le sommelier, qui lui sourit. Aurait-il deviné ses plans ? L’idée qu’on puisse lire dans ses pensées et voir en transparence ce qui se trouvait dans son sac l’amusa.

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