Preuve en soit la page consacrée à la Réhabilitation du Porte-jarretelles sur laquelle je suis tombé l'autre jour (pas tout à fait par hasard, j'en conviens).
Eugénie, à qui l'on doit cette courageuse initiative, y dévoile dans un texte qui a retenu toute mon attention comment et pourquoi elle est devenue une inconditionnelle des bas, elle qui est pourtant d'une génération qui ne sait plus vraiment de quoi il retourne en la matière. Appréciant particulièrement ces confessions qui laissent entrevoir que, pour certaines, la Normalité n'est pas où on l'attend, ce texte m'a paru digne d'être reproduit ici.
J'espère que l'auteur (je n'aime décidément pas le mot auteure, c'est probablement mon côté "vieille France") ne m'en voudra pas pour cet acte de piratage.
Comme je l’ai déjà dit, petite fille je détestais les collants. Je préférais porter des longues chaussettes remontées jusqu’au genou sous mes robes (qui bien sûr, finissaient la journée en tire-bouchon). C’est vers l’âge de 12/13 ans, à cette époque, que les jeune-filles commençaient à porter des collants fins. Bien sûr, comme toutes les autres filles, je voulais avoir l’air d’une femme avant l’heure (lien inconscient avec les premières règles ?). J’ai donc portée des collants noirs, blancs. Mais… Si je trouvais ça plus joli sur la jambe, plus délicat, je trouvais ça vraiment vilain au niveau du bassin. Je me souviens que ça me faisait penser aux bottes-culottes des égoutiers... Glamour, n’est-ce pas ? En plus le confort n’était pas au rendez-vous. Je me sentais engoncée, boudinée, j’avais une sainte horreur de cette marque rouge qui ne scindait le ventre. Et puis, à cet âge, on est souvent un peu maladroite et les collants filaient ou se trouaient bien souvent.
Dans ma tête de petite fille je me disais que c’était idiot de tout jeter juste à cause d’un mollet filé, alors que l’autre jambe n’avait rien. Je crois que le premier déclic est arrivé à ce moment. Ajoutons à cela, que ma mère portait des vrais bas, j’avais donc la solution à mes problèmes sous les yeux.
Je trouvais ça très joli et n’y voyais aucune connotation érotique, mais juste élégante. Imaginez donc la tête de ma pauvre mère, quand sa petite fille de 15 ans, si innocente lui a dit demandé si elle pouvait faire comme elle : porter des bas ! Elle n’était pas vraiment choquée, mais plutôt embarrassée car elle ne savait pas trop comment me faire comprendre que ce n’était pas anodin, et que j’étais encore trop jeune. Vous savez, avec ce genre de phrases que les enfants détestent : Tu comprendras plus tard, quand tu seras plus grande… Et puis, de toute façon, c’était destiné aux femmes, que j’avais le temps et qu’en plus ma taille n’existait pas, etc… Bon, effectivement, Petit Bateau et les porte-jarretelles ce n’est pas vraiment ça ! J’ai donc momentanément renoncée par la force des choses. Et puis quelques mois plus tard, en faisant les courses avec elle, je suis tombée sur un stand de Dim qui faisait une promotion de DimUp, le bas qui tient tout seul ! Là encore, comme nous n’étions pas dans le rayon pas hasard, mais par besoin, j’ai demandée à ma mère si je pouvais essayer DimUp au lieu de collants initialement prévus… La réponse fut un non ferme qui ne suggérait pas la possibilité de négociation.
Et c’est là que la rébellion adolescente est entrée en jeu ! Je suis revenue au magasin en acheter avec mon argent de poche, après le Lycée. Oh comme j’étais grisée par cette petite chose de rien, comme si je bravais un interdit. Bien sûr, je cachais la boite de mes coupables DimUp dans ma chambre, en attendant l’occasion de pouvoir les essayer, seule, sans risque d’être surprise. Ce qui arriva quelques jours plus tard. J’enfilais donc mes bas avec maintes précautions, et me regardais dans le miroir fascinée par cette nouvelle image de moi-même. Coté confort, ce n’était pas forcément extraordinaire, mais c’était de toute façon déjà largement mieux que les maudits collants…
Ce fut donc un de mes petits secrets soigneusement caché à mes parents jusqu'à mes 18 ans. J’ai donc portée des bas auto-fixant jusqu'à l’âge de 20 ans.
En fait, l‘idée du porte-jarretelle avait été un peu mise de côté, car je n’en trouvais pas qui me plaisais véritablement. Mais pas complètement abandonné, puisque je pestais sur le prix des bas qui étaient quand même bien plus chers en version auto-fixante, que sans la bande de silicone… le porte-jarretelles était un investissement, mais bien plus économique à la longue. Jusqu’au jour où, je suis tombé sur un ensemble qui m’a tapé dans l’œil. Celui qui allait devenir mon époux m’offri cet ensemble de lingerie pour Noël. Pour la petite histoire, il m’en avait fait la surprise et je ne l’ai donc pas essayé avant d’acheter. Rien n’était à ma taille ! Le pauvre était tellement gêné. Adorable.
Mais une fois la bonne taille trouvé, je me suis sentie tellement belle et désirable ainsi… Tellement plus femme… Les DimUp m’ont parus assez ridicule en comparaison. Oh évidemment, c’est comme avec son premier soutien-gorge, il faut apprivoiser la bête, tant dans les réglages que dans l’art de le mettre en place… Mais c’est aussi ça, le charme. Depuis, je ne conçois absolument pas de sortir sans un porte-jarretelles autour de ma taille, cela reviendrait un peu à ce balader sans soutien-gorge…
Voilà donc ma petite histoire.
Mesdames, à votre tour !