On associe généralement les bas à la gent féminine. Cette belle photos de Robert Doisneau représentant un groupe d’enfants jouant dans un village de la campagne française, qu’on peut dater de la fin des années 30 ou des années 40, nous rappelle que, pour des générations de petits garçons, les bas tricotés, étaient de rigueur jusqu’au passage à l’âge adulte, marqué pour les adolescents par le droit de porter des pantalons d’homme.
Portés sous les culottes courtes, retenus à l’aide d’un bouton à un « sous-taille », parfois par des ceintures taillées dans le même tissus que les gaines des dames, les bas faisaient partie de l’univers des garçons sans aucune arrière pensée – sinon celle d’apprécier, tout comme leurs sœurs, avec plus au moins de bonne grâce le retour, dès les premiers frimas venus, de ces dessous que certaines et certains, sensibles à la laine qui gratte, supportaient stoïquement. Ma mère m’a raconté qu’enfant, elle récupérait de vieux bas de rayonne qu’elle enfilait par-dessous, pour adoucir le contact avec la peau.
Les bas présentaient de nombreux avantages. Moins chers que les pantalons, relativement faciles à tricoter, ils permettaient de ménager la trésorerie familiale, ceci d’autant plus qu’en grandissant, il suffisait de rallonger le pied et d’allonger les attaches. Pour les enfants, ce vêtement était assez pratique, dans la mesure ou il permettait de se livrer à toutes sortes d’activités sns risquer de salir ou de déchirer un pantalon. Plus facilement lavés et réparés qu’un pantalon, les bas, pour les garçons comme pour les filles, étaient considérés comme la solution la plus raisonnable. Par grand froid, il suffisait d’adjoindre une culotte, elle aussi tricotée, et le tout était joué…
Au début des années 60 (plus tard en Allemagne, encore plus tard en Allemagne de l’Est), l’apparition des premiers bas-culotte, ou culotte-bas, toujours tricotés à la main, a suscité l’abandon progressif des bas de laine traditionnels. Plus compliqués à tricoter et trop chauds, ils ont été remplacés assez vite par des collants en fibres mélangées ou synthétiques, plus fins, achetés dans le commerce. Quelques petites filles en portent encore avec leurs jupettes, quant aux garçons, qui ne portent plus guerre de culottes courtes, difficile de le dire !
J’ai connu pour ma part, ayant grandi dans un pays réputé pour sa froidure, les bas-culotte tricotés, portés durant l’hiver sous des pantalons, et n’en garde pas un souvenir très lumineux. Mais peut-être l’expérience n’est-elle pas sans rapport avec le plaisir que me procure ma chérie quant elle décide de chausser, comme aujourd’hui, ses gros bas de laine !
Et vous, chères lectrices et chers lecteurs, avez-vous des souvenirs à ce propos ?
Réclame pour un système de fixation des bas pour les enfants (vers 1900).