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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 12:39

La scène se passe dans une grande bibliothèque universitaire. Un bâtiment moderne, incurvé –surnommé « la banane » par les étudiants -, parenthèse ouverte sur le lac et les montagnes qui le bordent. Un endroit que j’aime fréquenter, plein d’énergies positives… Des centaines de filles et de gars, plein de projets et d’ambition (pour la plupart), concentrés sur un livre ou leur ordinateur portable. Regards furtifs parfois, au passage de l’une ou l’autre. Un lieu de travail et de drague.

Au bout d’une allée bordée d’étagères pleines de livres, elle était là, debout, affairée à une recherche sur un écran de consultation. Je ne l’ai pas remarquée tout de suite, elle était encore relativement loin de moi, et je me concentrais sur les séquences numériques permettant le classement des volumes par sujets. Ce sont ses jambes qui ont attiré mon attention. Dénudées à partir du genou, irradiantes. Une jupe toute simple, avec un motif géométrique répété assez discret, et par-dessus un manteau relativement court. Je me suis approché à pas feutrés. Je me sentais comme aimanté par cette fille inconnue qui dégageait quelque chose d’étrange. Elle portait de ravissantes chaussures à lacets, avec un talon de 6 ou 7 centimètres assez costaud. Un cuir marron clair patiné, ronflant, chaud. Un mélange de solidité, d’équilibre et de race. Des chaussures à la fois sages et décalés– on dirait « vintage » aujourd’hui. Ses jambes étaient gainées de bas relativement clairs, mats, presque poudrés. Un peu moins fins et transparents que les bas nylons classiques. De la soie peut-être ? Mon cœur s’est mis à battre, je le sentais sur ma tempe, et ailleurs aussi : une couture discrète courait sur le derrière de la cheville – pas de ces coutures rapportées, pâles imitations imaginées par des marchands sans finesse. De vrais bas coutures, probablement anciens… On descellait, sur la cheville droite, la trace d’une petite reprise, juste après le rebord de la chaussure. Quelle main avait bien pu glisser la grosse boule de bois dans le bas ? Cela ne devait pas dater d’hier, mais plutôt d’avant-hier. J’imaginais une femme, jeune encore, s’appliquant à son ouvrage sous un abat-jour, tout en écoutant la pièce radiophonique sur un poste tsf…

J’ai poursuivi mon chemin, n’osant pas me retourner pour découvrir son visage, dont seul le profil fuyant m’était apparu. Des cheveux châtains foncés, ou noirs, pas très longs. Je ne me souviens plus très bien. Qu’elle importance d’ailleurs ? Ce qui comptait pour moi, c’est qu’elle portait des bas. Et quels bas ! Trouvés dans un vide-grenier ? Offerts par une parente âgée ? Ou par un amoureux ? Mystère…

Je n’ai pas osé l’aborder. Et pourtant j’aurais tant aimé lui poser quelques questions – toutes plus indiscrètes les unes que les autres … Je n’ai pas osé. J’ai senti soudain le poids des ans. Un accablement à la fois pénible et doux. Une joie rentrée d’avoir croisé cette jeune inconnue qui portait des bas et l’assumait parfaitement : des bas de ce style, ce ne peut être que des bas, c’est autre chose. Et elle le savait, j’en prends le pari. Quels dessous pouvait-elle bien porter avec ces bas? Un porte-jarretelles ancien, une gaine, un combiné, ou alors quelque chose de décidément plus moderne, moins enveloppant... plus facile à porter quand on n’est pas accoutumée à ce genre de parures? S’agissait-il d’une première tentative, d’un essai sans lendemain, ou alors d’une façon habituelle de marquer une différence, « sa » différence ? Le saurai-je jamais ?

Je suis revenu à la bibliothèque le lendemain. Le surlendemain aussi. Et le jour d’après. Sans la croiser. A moins qu’elle n’ait troqué sa jupe, ses bas et ses jolies chaussures contre un jeans et un gros pull… A moins que le dieu du hasard qui l’avait mise sur mon chemin ne s’amuse à se jouer de mes émois ? Las ! Que pourrait espérer un vieux barbon d’une telle rencontre ? L’aborder, lui offrir un café, faire la roue devant elle ?

arlette-copie-1

 

Magnifique image tirée du bog d'Arlette Vilard, qui me pardonnera, je l'espère, cet emprunt

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 12:01

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Je porte des bas tous les jours depuis mon plus jeune âge. Née dans les années 60, j’ai été introduite aux bas et aux porte-jarretelles très jeune, vers 13 ans. A l’époque, quasiment aucune de mes copines n’en était « encore » aux bas. La plupart des mamans ont progressivement abandonné les bas classiques pour leur préférer les collants, considérés comme plus pratiques, et surtout plus décents avec les jupes très courtes que les jeunes et moins jeunes portaient alors. La plupart d’ailleurs avaient tendance d’adopter de plus en plus souvent, sauf circonstances spéciales, le pantalon plutôt que la jupe, incontournable quelques années plus tôt. La question des bas ou des collants n’en était donc pas vraiment une pour la grande majorité des filles... Pour moi, comme pour quelques autres probablement, les choses étaient différentes. Ma mère avait des principes très clairs concernant mon habillement ; elle préparait mes vêtements le soir pour le lendemain matin. Je n’ai jamais porté de pantalons tant que je suis restée à la maison, et les collants, considérés comme peu hygiéniques et pas adaptés, étaient soigneusement bannis. Je suis passée vers 15 ans des porte-jarretelles tout simples de mes débuts à des gaines qui ressemblaient à celles de ma mère, en moins rigides, sans baleinage important. Cette situation qui aurait dû me paraître totalement injuste à cet âge, je l’ai en fait intégrée comme quelque chose qui me permettait de me différencier de la masse de mes copines. En dépit de leurs quolibets répétés (elles voyaient bien ce que je portais dessous dans les vestiaires lors des inévitables leçons de gymnastique !), je n’ai jamais eu la tentation de me changer sur le chemin de l’école pour retirer mes bas et ma gaine et les remplacer par un collant moderne. Si, une fois tout de même ! Je m’en suis payé un en économisant sur mon pécule hebdomadaire. Je l’ai enfilé en cachette dans les toilettes à l’école, un matin. Dans ma tête, l’excitation du départ a assez vite laissé la place à un sentiment de honte paradoxalement plus important que celui, diffus, généré par l’obligation de devoir porter des dessous qu’aucune de mes copines n’aurait souhaité mettre… C’est un peu comme si je me mentais à moi-même en trahissant les valeurs de mes parents.

Au grand étonnement de mes amies (pas toutes, quelques-unes s’y sont mises récemment !) et pour le plaisir de la plupart des hommes que j’ai connus, je suis restée fidèle aux bas depuis toutes ces années, le plus souvent portés avec des gaines classiques d’un maintien plus ou moins ferme selon les situations ou l’humeur du jour : quand il y a des décisions importantes à prendre, ou des rendez-vous difficiles en perspectives, je choisis en général ma gaine la plus ferme ! Mais il m’arrive aussi, en été notamment, d’adopter un simple porte-jarretelles, ou pour des rendez-vous galants ou de grandes occasions, un bustier ou une guêpière… Quoi qu’il en soit, sans bas, je ne me sens pas vraiment moi !

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8 mars 2014 6 08 /03 /mars /2014 12:02

Il y a une quelques années, j’ai pris conscience que, quand je marchais mon derrière avait tendance à « ballotter ». Un peu comme le faisait ma poitrine si elle n’était pas soutenue de manière adéquate – je n’avais alors que 25 ans, mais je n’aurais pu me passer de soutien-gorge. Cette situation me gênait passablement. J’ai tout d’abord essayé de porter des jeans super slim, cela allait mieux, mais ils serraient également mes cuisses et mes jambes et n’étaient pas très agréables à porter ! Et cela n’était pas vraiment une solution quand je souhaitais me mettre en jupe – ce que je faisais assez rarement à l’époque, je l’avoue... Je suis ensuite passée aux shapers en tissu élastique genre panty dont on vantait les effets de maintien.

C’était mieux, en effet, mais la sensation d’être empaquetée comme un saucisson dans une matière pas vraiment sympathique n’a pas fait de moi une inconditionnelle de ce type de dessous dits structurants. Je ne parle pas de la combinaison de tels pantys avec les collants, très mal pratique, et d’une allure aux antipodes du sexy peu propice à donner confiance en soi. Avec les jupes et les collants, j’ai essayé aussi les modèles « tube », un peu plus seyants, un genre de gaine souple. Mais la tenue était moindre, et la gaine remontait régulièrement. Bref, aucune des solutions proposées ne me convenait vraiment. Jusqu’au jour où, il y a deux ans, une vendeuse d’une boutique de lingerie m’a parlé des gaines à l’ancienne et des bas qui vont avec ; arrimée aux bas par 4 jarretelles, une telle gaine, bien choisie, reste parfaitement en place. Je me suis rendue compte très vite qu’avec une jupe, c’était THE solution ! J’ai alterné pendant quelques mois le duo « panty + pantalon » avec l’ensemble « gaine + bas à jarretelles ». Au niveau de l’intérêt des mes chéris, il n’y a pas photo : les jupes, les jarretelles, les bas, restent un phantasme total chez ces messieurs, et l’aspect « rétro » des gaines ouvertes en fascine plus d’un… ! Vous ne vous étonnerez donc pas d’apprendre qu’au jour d’aujourd’hui, je suis le plus souvent en jupe et en bas, et que je me troquerais pour rien au monde mes « vieilles » gaines contre des shapers modernes…

Les bas à jarretelles, auxquels il aurait été pour moi impensable de m’intéresser il y a trois ans, ont transformé ma vie, me rendant beaucoup plus conscience du pouvoir de ma féminité. Je suis une nana et je l'assume! 

 

Johanna

 

Image empruntée au Journal vintage de Lola

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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 12:03

ecole

 

J’ai 35 ans et je porte des bas régulièrement. Comment j’en suis arrivée là ?

Mon parcours est assez spécial ! Mon adolescence a été une période difficile. Fille unique, j’ai suis partie à la dérive vers 14 ans, suite à de mauvaises fréquentations. La société me révoltait : je lui ai tourné le dos. Alcool, drogue, violence perpétuelle.

Je suis devenue ingérable. Ma mère, après avoir tout tenté, s’est résolue à employer les grands moyens ; j’ai été placée à 15 ans en Internat dans une institution catholique dotée d’un règlement intérieur très invasif, avec un uniforme imposé : blazer à l’anglaise, jupe au genou, chaussettes de tricot ou, pour les filles de mon âge qui le souhaitaient, des collants fins. Pour moi, qui ne portait que des jeans, le plus souvent troués et relativement « crad », cela a été une pilule très dure à avaler. Je me suis révoltée contre la règle pendant quelques semaines, écopant des punitions à répétition, souvent humiliantes (de mon point de vue !). Seule la compréhension d’une des enseignantes, sœur Mado, pas très âgée, m’a empêché de faire une très grande connerie… Elle m’a encouragée à relever le défi, à voir plus loin – et peut-être plus haut. A avoir vis-à-vis de moi-même des exigences, et même une certaine estime. La situation s’est petit à petit stabilisée. J’ai commencé à m’intégrer plus facilement ; je trouvais un certain plaisir aux cours qui nous suivions. L’uniforme imposé restait cependant en travers de ma gorge, malgré le fait que nous étions toutes logées à même enseigne et que la plupart des pensionnaires n’y prêtaient plus vraiment garde. Cela faisait partie du quotidien, comme de se brosser les dents. Le plus dur pour moi, c’était ces fichus collants (à mon âge et vu mon parcours, les chaussettes hautes n’étaient pas vraiment une option !). Je me sentais empaquetée, gênée à l’entrejambe. J’avais souvent l’impression d’étouffer. Et puis cette culotte de nylon par-dessus le slip, c’était juste pas possible ! C’est sœur Mado, à qui je m’en étais souvent plainte, qui m’a parlé des bas pour la première fois (ma mère n’en a jamais mis, préférant les pantalons ou, les rares fois où elle mettait une jupe, les collants), me confiant qu’elle en portait au quotidien. Pas convaincue par les bas auto-fixants, elle m’a présenté le porte-jarretelles comme la solution la plus satisfaisante pour elle. J’ai suivi son conseil à moitié, essayant les auto-fixants. Après quelque temps toutefois, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai demandé à ma mère de m’acheter un porte-jarretelles, susceptible d’être porté au quotidien. Il a fallu pas mal de persuasion pour arriver à mes fins, convaincue qu’elle était qu’il s’agissait plus d’un attirail de fille légère que de dessous utilitaires… Mais bon, nous avons choisi ensemble un modèle tout simple, sans fioritures et de bonne qualité qui l’a rassurée sur mes intentions.

Je me suis rapidement sentie très à l’aise dans ce premier porte-jarretelles, malgré les quolibets moqueurs de mes co-religionnaires (on m’a rebaptisée Marie-Jaja !). Je n’irais pas jusqu’à dire que ces moqueries ont renforcé ma détermination, mais ce n’est pas très loin de la vérité… Mon plus grand plaisir a été de constater, après quelques mois, que quelques-unes des filles s’y étaient mises, avec lesquelles j’ai développé une certaine complicité !

Porter des bas classiques est devenu une habitude comme une autre. Alors qu’auparavant, lors des congés, je me dépêchais d’enfiler des jeans sitôt de retour à la maison, j’ai commencé à préférer des jupes ou des robes mettant en valeur mes formes. Lorsque, bac en poche, je suis revenue dans la « vraie » vie, les réactions des garçons que j’ai fréquenté m’ont incitée à rester fidèle à mes porte-jarretelles et j’en porte toujours, en alternance avec des dessous plus modelants : à 35 ans, qu’on le veuille ou non, un peu de tenue n’est pas de refus ! Les gaines ouvertes ou les serre-taille se sont imposés comme des évidences : bien choisis, de tels dessous offrent à la fois confort et maintien. Et puis ils me permettent de rester fidèle à mes bas adorés. Si, à quinze ans, on m’avait dit que je porterais des bas avec une gaine, j’aurais franchement rigolé… La vie a des détours inattendus !

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 12:05

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C’était un pari stupide. Le genre de truc qui n’arrive que lors de certaines soirées un peu trop arrosées. Lors d’une discussion avec des mecs, ils nous ont chauffées, ma meilleure copine et moi, prétendant qu’on n’avait même pas le cran de porter des jupes. On a voulu les prendre au mot et on a fait un deal entre nous, Camille et moi : plus de jeans pendant un mois, la première qui craque étant supposée payer une bouffe à l’autre dans un resto de son choix…

Bon, à 18 ans, ce n’était pas vraiment évident pour nous deux. Je dois bien avouer que la dernière fois que j’avais porté une jupe (pour faire plaisir à ma mère !) ne datait pas d’hier, et c’était à peu près la même chose pour Camille… Il fallait déjà trouver la bête, et si possible sans devoir payer trop cher. Pour moi, c’est ma mère qui m’en a prêté quelques-unes devenues trop justes pour elle. Je ne lui ai pas tout de suite parlé du pari, mais quand même, passer de « jamais » à « toujours », ça demandait quelques explications et j’ai fini par lâcher le morceau ! Elle n’a pas critiqué ni approuvé, elle m’a juste dit que si j’avais besoin de son aide, je pouvais compter sur elle.

On était en octobre, difficile de rester jambes nues. Je me suis payé deux paires de stay up avec lesquels je ne me trouvais pas si mal pour une novice. Les collants, j’en avais un souvenir abominable : cela descend entre les cuisses, c’est l’horreur, et puis ce sentiment d’étouffement… tout cela n’est probablement pas étranger à ma réticence à porter des jupes pendant des années ! Camille a choisi une autre solution pour les bas : elle s’est offert un porte-jarretelles… Pour moi, ce n’était pas vraiment une option : trop compliqué à mettre et à gérer. J’étais certaine qu’après quelques jours elle enverrait tout « péter » et ferait comme moi. En fait, c’est le contraire qui s’est produit ! A un moment donné, voyant que de porter un porte-jajas ne lui faisait ni chaud ni froid et qu’elle en semblait satisfaite, j’ai été prise d’une furieuse envie d’essayer. Nous avons échangé nos bas le temps d’une après-midi, et j’ai trouvé super agréable (Camille, elle, a eu de la peine à tenir le coup, maugréant contre ces élastiques qui lui serraient les cuisses, causant des rougeurs). J’aurais bien aimé m’acheter un porte-jajas moi aussi, mais vu l’état de mes finances, je suis revenue à mes stay up sans trop d’états d’âme.

Le mois a filé très vite, sans que nous ayons la joie de prendre l’autre en flagrant délit de pantalonnade, et nous avons passé à autre chose. Nous avons cependant toutes les deux continué à porter de temps en temps des jupes, pour des sorties entre copines ou des soirées entre amis. Les mecs qui nous avaient chauffées étaient dans leurs petits souliers de nous voir à l’aise dans nos fringues de nanas, comme ils disaient.

Depuis, je me suis offert un bon porte-jarretelles, acheté avec les conseils avisés de Camille, devenue une experte en la matière, et quelques paires de bas nylons. Je me surprends maintenant à porter mes bas sans « bonne » raison, simplement pour me faire plaisir à moi, parfois même sous un jean. Quand je vois l’effet que font mes dessous sur les mecs, j’avoue que j’hésite de moins en moins à les porter.

La plus effarée de toute l’histoire, ça a été ma mère, qui ne croyait pas vraiment que j’allais tenir le coup. Elle n’en revient pas d’avoir découvert un porte-jarretelles dans mon panier de linge sale ! J’étais sûre qu’elle critiquerait ce choix, mais il faut croire que je ne la connais pas si bien que cela : il y a quelques jours, elle m’a demandé si j’en étais satisfaite, où je l’avais acheté, etc., et j’ai l’impression qu’on va bientôt être deux à la maison à préférer les bas aux collants…

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 12:04

C’était en 1964. Le président Kennedy, idole de toute une génération, avait été assassiné à la fin de l’année précédente. La guerre froide battait son plein. C’était la France du Général, les DS et les 2CV. Mais pour moi, 1964, fut surtout un moment clé dans ma vie. J’allais sur mes 15 ans et je m’apprêtais à franchir une étape importante : passer du collège au lycée. Rejoindre les grandes. Un passage marqué socialement pas toute une série de rituels. A commencer par une petite révolution que j’attendais avec impatiemment. Rejoindre les grandes, cela voulait dire abandonner les jeux des petites filles, devenir une femme. Et cela commençait par les vêtements. Je n’oublierai jamais ce jour de printemps où ma mère m’emmena chez sa corsetière. J’avais eu l’occasion de l’observer à de nombreuses reprises en train de s’habiller, et les sous-vêtements qu’elle enfilait chaque matin me fascinaient. Comme toutes les filles de mon âge, je rêvais de pouvoir les essayer à mon tour : éprouver la sensation de dérouler sur mes jambes encore fluettes les bas extrêmement fins, qu’elle choisissait avec une couture à l’arrière pour les sorties ou le dimanche pour aller à l’Eglise, voir quel effet feraient sur moi les gaines et les combinés qui semblaient si sévères mais dont elles ne pouvait se passer... Aujourd’hui, le jour tant attendu arrivait enfin. On me demandait de jeter aux orties mes chaussettes de gamines, où les bas tricotés qu’il fallait mettre sitôt les premiers frimas venus, ces bas qui grattaient et boudinaient sur les chevilles. De passer des jupes écossaises qui m’avaient accompagnées jusque là à des jupes et des robes mieux coupées, un peu plus longues aussi (les pantalons n’étaient alors pas une option envisageable pour une jeune fille). Premières chaussures à petits talons (quelques centimètres à peine – j’aurais tellement aimé qu’ils soient plus hauts et plus fins !). Premiers bas nylons aussi – même si ils ne me semblaient pas aussi doux et transparents que ceux de ma mère… Qui dit bas dit jarretelles, et c’est pour cela, qu’aujourd’hui, ma mère et moi entrions chez la corsetière, qui nous accueillit avec empressement. Ma mère la connaissait bien. Et puis je n’étais pas la première de ses filles à franchir le pas, il y avait eu ma sœur aînée, l’année précédente.

J’imaginais un peu naïvement avoir mon mot à dire. En fait, tant ma mère que la dame de la boutique avaient des idées bien arrêtées. Pas question d’acheter le petit porte-jarretelles bordé de dentelle que j’avais repéré dans la vitrine. Je dus essayer plusieurs modèles de gaines (pas des pantys, mais des gaines ouvertes en bas, comme la plupart des femmes et des jeunes filles en portaient alors), toutes relativement souples, coupées dans un tissu élastique assez épais, mais de longueur et de tenue variables. Ma mère opta pour un modèle de la marque Playtex tout simple avec un petit plastron satiné sur le devant, qui s’enfilait comme un fourreau ; je me sentais bien dedans et j’étais très troublée de me voir en gaine, comme ma mère, les bas bravement arrimés aux quatre jarretelles ; la corsetière avait fixé celles de derrière, et j’avais, maladroitement accroché tant bien que mal celles de devant, en copiant le geste délicat consistant à placer en s’aidant de l’index le petit bouton caoutchouté entre la cuisse et le bas.

Je dus faire quelques pas, me baisser, me relever. On vérifia que tout tenait bien en place. C’est alors que je demandai à me mère si je pouvais avoir un soutien-gorge assorti. Je vis qu’elle esquissait un sourire… « Mademoiselle fait sa coquette.. ! ». Elle accepta de bonne grâce, et la corsetière me tendit un soutien-gorge de la même marque. L’essai s’avérant concluant, ma mère décida d’acheter deux exemplaires de chaque pièce : dorénavant, ils feraient partie de mon quotidien, il convenait de disposer d’une parure de rechange. Vinrent s’ajouter quelques culottes relativement amples, à même de se combiner avec la gaine, plusieurs paires de bas (pas aussi fins qu’espérés, mais il ne fallait pas sauter les étapes, prétendit ma mère). Je sentais que ce jour tant attendu touchait à sa fin, et je restais un peu sur ma faim : j’avais imaginé que l’on me ferait essayer des dessous plus proches de ceux de ma mère…

En fait, je ne perdais rien pour attendre : après avoir emballé les sous-vêtements choisis, la corsetière échangea quelques mots avec ma mère. « Il te faut aussi une gaine plus ferme pour les jours de fête et les grandes occasions ». Plusieurs modèles relativement imposants furent étalés sur le comptoir. J’avoue que je ne savais trop que penser, balancée entre le désir de les essayer et la crainte de franchir une frontière. Je tentai timidement de botter en touche, prétendant qu’il fallait peut-être m’habituer tout d’abord à mes gaines plus simples. Peine perdue.

Les modèles que je dus essayer, coupés dans un tissu peu extensible, étaient relativement rigides. Ils se refermaient sur le corps à l’aide de crochets internes et de fermetures-éclair ; quelques-uns étaient garnis de baleines. Faut-il l’avouer ? L’expérience ne fut pas très plaisante ! Je réalisai rapidement qu’acquérir une stature de femme comportait des aspects moins agréables que prévus. En dépit de mes protestations – timides, je n’aurais pas osé affronter ma mère directement ! -, on me fit comprendre que qu’il n’y avait pas à discuter, que je m’habituerais petit à petit à ces dessous plus structurés, que la plupart des filles de mon âge s’en satisfaisaient… Dont acte. Le choix se porta sur le modèle qui s’adaptait le mieux (ou le moins mal ?) à ma morphologie ; il montait relativement haut. Je ne le sentais pas trop debout, mais la position assise n’était pas très confortable. Mais mère me montra comment s’asseoir avec élégance, en inclinant les genoux joints sur le côté. Elle insista pour que je redresse mon buste et me tienne droite. « Si tu n’y mets pas un peu du tien, cela n’ira pas, la gaine te sciera au niveau des côtes ! » L’apprentissage du métier de femme entrait.

La corsetière insista pour que je garde ce dessous jusqu’à la maison. Il fallait commencer aussi tôt que possible à m’y habituer afin que, quand il s’agirait de le porter une journée entière, les choses se passent le mieux possible. Le trajet de retour me parut interminable. D’autant plus qu’en passant, il fallut encore s’arrêter dans un magasin de chaussures. J’eus l’occasion de mettre à profit les conseils reçus, devant m’asseoir pour les essayages. Heureusement, la vendeuse, une fille à peine plus âgée que moi, se chargea d’enfiler sur mes pieds les modèles choisis : je crois que j’aurais eu toute les peines à me pencher en avant, serrée comme je l’étais. Elle me lança à plusieurs reprises un sourire complice – un sourire de grande sœur. Comment pouvait-elle savoir que c’était le premier jour de ma vie de femme ?

Arrivée à la maison, je fus heureuse de pouvoir me changer. La petite gaine souple censée m’accompagner désormais épousait mes formes et m’allait comme un gant. Je ne la sentais presque pas. Seule la tension des jarretelles, quand je m’asseyais ou me penchais, me rappelait ce que je portais sous ma jupe. Je me sentais terriblement « dame », et j’aimais me sentir telle. Enfiler ma gaine et mes bas, le matin, devint rapidement un geste « banal ». La plupart de mes amies, au collège, avaient franchi le pas, et nous en parlions déjà comme de vieilles routinières, échangeant nos préférences et nos expériences. Quelques filles n’arrivaient pas à se faire à ce nouvel attirail et s’en plaignaient. D’autres forçaient mon admiration : elles portaient au quotidien des dessous qui ressemblaient à ma « gaine du dimanche », qu’elles disaient préférer aux dessous plus souples réputés inefficaces et de mauvaise qualité. Je soupçonnais qu’elles n’avaient pas vraiment le choix, toutes les mères n’étant pas aussi ouvertes que la mienne, mais je dois avouer que je les enviais un petit peu… Les dimanches m’ôtaient cependant toute idée d’insister dans ce sens : j’avais de la peine à supporter à longueur de journée mon « monstre », comme je l’appelais par dérision, même si, au fond, je l’aimais bien !

Je restai fidèle à mes chères Playtex durant quelques années. Puis, peu avant mes 18 ans, j’eus envie de franchir un cap. J’avais eu l’occasion de retourner plusieurs fois avec ma mère chez la corsetière : mon corps grandissait, et il fallait périodiquement adapter mes dessous.

Mais cette fois là, je m’y rendis seule ; j’avais mis quelques sous de côté, c’était le moment de les dépenser. Je fis l’emplette de deux gaines de haut maintien, de deux combinaisons de soie et de plusieurs paires de bas nylon ultra fins – enfin ! –

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La mode a beaucoup changé depuis. Les collants ont remplacés les bas. Je ne m’y suis jamais vraiment mise : n’aimant pas les jupes trop courtes, il n’y avait pas vraiment de raison de les adopter… Aujourd’hui peu de femmes de mon âge sont restées fidèles aux bas de leur jeunesse. Mais une nouvelle génération pointe le bout de son pied – et c’est un pied enveloppé de nylon ! Le glamour des années 50 et 60 fascine jeunes et moins jeunes… Qu’on le veuille ou non, un peu de « cinéma » pour booster le quotidien et corser (c’est le cas de le dire) un tant soit peu la relation amoureuse, n’est pas le plus mauvais plan qui soit !

Affaire de confiance en soi et d’affirmation de sa personnalité – j’allais dire de sa féminité.

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 22:44

Après le divorce de mes parents, j’ai vécu avec ma sœur une vie de famille marquée par l’absence du père. Ma mère, plus ou moins consciemment, a adopté un style de vie assez masculin. C’était sans doute pour elle une manière d’assumer, à sa façon, le rôle de chef de famille, voire de pallier l’absence du père. Toujours est-il que ma sœur et moi avons adopté cette attitude, devenant toutes deux de vrais garçons manqués (je n’aime pas cette expression machiste, mais elle traduit bien la situation). Agées de 13 et 15 ans, nous avons connu l’épreuve de perdre notre mère. Nous avons alors dû rejoindre notre père, qui s’était depuis remarié. Sa seconde épouse était une femme dont le comportement se situait à l’opposé de celui de maman. Elle avait une idée précise de la féminité, qu’elle tenait à nous faire partager. Toujours en jupe, impeccablement soignée, elle portait au quotidien des bas et des dessous qui nous paraissaient, à ma sœur et à moi, d’un autre siècle.  Des choix que notre père encourageait de toute évidence – allez comprendre ce qui se passe dans la tête des hommes… Après avoir ricané ensemble de cette belle-mère à la féminité affirmée, j’ai commencé à changer imperceptiblement d’attitude. Julia, c’était son nom, était très douce et compréhensive envers nous. Il y avait beaucoup d’amour en elle. Après quelques mois,  je lui en voulais beaucoup moins (cela n’a pas été aussi simple pour ma sœur aînée, qui a eu beaucoup plus de peine à l’accepter). Toujours est-il que, encouragée par cette seconde mère, je suis devenue plus coquette. Quelque part, je pense que je l’admirais. Elle me renvoyait l’image d’une femme qui assumait parfaitement sa différence.

Elle m’a encouragée à me mettre en jupe. Tout d’abord certains jours de fête, ou pour des occasions spéciales (visites chez des amis, sorties en famille), avec des collants tout simples. Bien que ma sœur se moquait de moi, ou peut-être à cause de cela, je me suis mise il y a une dizaine d’années (je devais avoir 15 ans) à en porter plus souvent, puis presque quotidiennement. Un jour que nous faisions du shopping, Julia m’a demandé si je n’avais pas envie d’essayer les bas. A l’en croire, les bas étaient plus élégants, plus hygiéniques, plus agréables à porter aussi. Pourquoi ne pas en faire l’expérience ? J’avais l’âge de passer à autre chose ! Je lui ai demandé si elle pensait aux bas qui tiennent tout seuls, adoptés par quelques-unes de mes amies. « Tu peux essayer si tu veux, mais tu verras, ce n’est pas très agréable de sentir cette bande élastique qui enserre la cuisse, sans parler du souci permanent : vont-ils tenir ou jouer mauvais tour ? Pas évident de se retrouver avec un bas à la cheville ! ». Il ne m’a pas fallu trop longtemps pour me décider. Nous avons fait l’emplette d’un petit porte-jarretelles tout simple et de quelques paires de bas classiques. Je me sentais troublée et très fière… mais, de retour à la maison, je n’ai pas osé en parler à ma sœur, qui n’aurait pas manqué de se moquer de moi. Elle qui ne mettait quasiment jamais de jupe, comment aurait-elle pu concevoir que je mette des bas ?

Nous avons fait des essayages le soir même avec Julia. Je crois que je n’oublierai jamais cet instant où elle m’a aidé à accrocher les bas au porte-jarretelles ! Je me sentais en même temps en décalage total et complètement moi-même. Nous avons ri comme de vieilles copines. Julia semblait encore plus heureuse que moi ! Pour moi, c’était comme si j’avais franchi une étape. Pour la première fois de ma vie, j’ai ressenti profondément mon sexe au fond de mon ventre. Un trouble extrêmement agréable – érotique – m’a enveloppé. Depuis ce jour-là, je n’ai plus jamais remis de collants. Quant aux pantalons, ils étaient – et sont toujours – réservés aux situations embarrassantes. Bien que le porte-jarretelles soit resté un basique pour moi, j’enfile parfois des dessous plus structurés, pour certaines occasions, ou avec des vêtements particuliers : serre-taille, bustiers, guêpières, et même jusqu’aux gaines classiques de Julia, dont nous nous moquions, ma sœur et moi, tant elles nous apparaissaient comme des monstres sortis d’un autre temps, voire d’un autre monde... Il faut bien l’avouer : une gaine bien ajustée représente parfois le compromis idéal entre confort et maintien, sous une jupe étroite par exemple (je pense aux « pencil skirts » qui reviennent à la mode), ou encore avec des bas à coutures (j’ai osé en mettre pour la première fois  il y a trois mois, pour l’anniversaire de mon chéri : sublime !).

Celui qui m’aurait connue il y a dix ans et me rencontrerait maintenant n’imaginerait pas qu’il puisse s’agir de la même personne… Je revois de temps en temps Julia, à qui je suis reconnaissance de m’avoir révélée à moi-même. En dépit des années passées, elle a toujours la même foi en elle, et le même rayonnement. Elle reste un modèle pour moi !

 

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17 mai 2013 5 17 /05 /mai /2013 11:58

Je n’ai jamais eu de problème avec les fringues. Je porte de tout, pantalons bien coupés, jeans, jupes, robes, selon les humeurs et les occasions qui se présentent. Au niveau bas, je porte en règle général des collants, comme la plupart des femmes je crois. J’ai essayé les stay up, moins enveloppant quand la température est relativement douce, sans vraiment y accrocher, n’appréciant que moyennement le contact de la bande adhésive sur la cuisse et en permanence sur mes gardes, ne leur faisant pas vraiment confiance… Les bas, j’ai longtemps trouvé cela plutôt compliqué, voire limite vulgaire ; le genre destiné au premier chef à réveiller Popol, plus fait pour lui que pour moi. Cela ne me tentait pas du tout. Jusqu’à ce que je sorte avec un mec qui m’en a offert une paire, avec un porte-jarretelles assorti assez mimi. J’ai remercié poliment et rangé soigneusement la chose, refusant l’essayage immédiat qu’on attendait de moi, dans l’espoir que chéri penserait vite à autre chose. Mais cela peut être têtu, un homme, je le confirme pour celles qui en doutent encore. Il m’a cassé les pieds jusqu’à ce que je veuille bien les enfiler dans ces fameux bas nylons. Drôle de sensation, en fait. Une certaine douceur. La sensation d’un léger flottement : pas vraiment la même chose que mes chers collants, plus enveloppants. Le porte-jarretelles, j’avoue que ça a été un peu galère pour le mettre et accrocher les jarretelles aux bas, n’ayant aucune idée de comment m’y prendre. Mais bon, j’y suis arrivée. Par un miracle que j’ai de la peine à comprendre, la taille de la ceinture et des bas était presque parfaite : chapeau pour mon mon chéri, que j’imagine avec un certain plaisir faire cet achat tout seul, comme un grand, pétri d’émotion et de désir…

Même si le confort n’était pas trop top (j’avais l’impression de ne pas être vraiment habillée, et j’étais persuadée que les jarretelles allaient se décrocher tôt ou tard), cette première expérience des bas, entre quatre murs, a réveillé une facette de moi-même que je ne connaissais pas. Inconsciemment, on ne bouge pas de la même manière quand on a des bas. Cela implique une gestique différente. Et puis surtout, j’avais l’impression de ressentir beaucoup plus fortement mon sexe, psychologiquement, mais aussi physiquement. Les sensations induites par le fait de porter des bas tendus sur un porte-jarretelles, même si rien ne se voit de l’extérieur, sont assez surprenantes. Quant à chéri, il était sur orbite ! Nous avons passé ce soir là des moments à la fois tendres et complices, torrides aussi…

Depuis lors, il m’arrive de porter des bas pour des soirées un peu « spéciales », rarement à l’extérieur toutefois (mais cela arrive, de plus en plus souvent même !). J’ai fait l’emplette sur le net de deux porte-jarretelles, un noir l’autre blanc, un peu moins mignons mais plus fonctionnels (jarretelles plus larges, meilleure tenue) que celui reçu en cadeau. Si je ne suis pas devenue une inconditionnelle, je dois avouer que chaque fois que je mets mes bas, je ressens le même trouble, et cela n’est pas pour me déplaire – ni à mon chéri…

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 17:08

Votre cher Léo se fait discret... mais il n'en reste pas moins aux aguets. Il a profité de loisirs forcés (on n'a plus 20 ans!) pour sonder la gent féminine sur ses préférences en matière de bas et collants. Et ceci, perfidement, sans vous en informer. La raison en est transparente : il s’agissait, sur de sonder la communauté des femmes sur des forums très généraux, en évitant de cibler l’enquête sur les amatrices de vrais bas que sont la plupart des lectrices régulières de ce blog, qui auraient « faussé » la réalité des chiffres. Et puis ces dernières avaient eu l’occasion de donner leur avis dans un précédent sondage, dévolu plus particulièrement au bas, les vrais, ceux dont nous souhaitons ardemment la revanche…

 

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Image empruntée au site Nylon-Volupté...

 

 

Le tableau d’ensemble qui résulte de cette nouvelle prise de température est plutôt encourageant.

50 dames ou demoiselles ont pris la peine de répondre au sondage, se répartissant dans les classes d’âges suivantes :

15-20 : 13

20-25 : 11

25-35 : 11

35-50 : 9

50-65 : 5

65 et plus : 1

La bonne nouvelle, c’est que, sur ces 50 participantes, 21 (40%) déclarent porter des collants ou des bas au quotidien ou presque ; si on ajoute les 11 participantes en portant souvent (plusieurs fois par semaine), cela représente près de deux tiers de femmes qui confessent en porter régulièrement. Le solde se répartit entre 14 adeptes occasionnelles (quelques fois par mois), qui sont 14, celles qui en portent rarement (4), et une qui déclare n’en porter jamais.

 

Si on se penche sur le groupe des femmes qui portent bas et collants au quotidien, leur répartition par classe d’âges se décline comme suit :

15-20 : 1

20-25 : 4

25-35 : 4

35-50 : 7

50-65 : 4

65 et plus : 1

 

La pratique des bas et collants semble de toute évidence dénoter une certaine maturité…

A noter que presque toutes les adoptent tant pour le privé que pour le professionnel ; seules deux réponses témoignent d’un usage strictement professionnel.

Parmi les raisons qui poussent ces adeptes convaincues, le caractère spécifiquement féminin de ce vêtement arrive très largement en tête, suivi du plaisir personnel et de la confiance accrue en soi que génère le fait d’en porter.

Bas et/ou collants ? Les femmes qui déclarent ne porter que des collants sont, on s’en doute, majoritaires ; elles représentent environ un tiers d groupe ; leur emboîtent le pas celles qui disent porter un peu de tout (bas classiques, stay up et collants) selon les circonstances et l’humeur (un quart) ; les femmes uniquement en bas pèsent pour 20% dans la balance, dont 15% d’adeptes des bas classiques (avec porte-jarretelles) et 5% fidèles aux stay up ; enfin, 15% des participantes alternent stay up et collants mais ne portent jamais de bas classiques. Si on ajoute au 15% de femmes portant exclusivement des bas classiques (qui se recrutent essentiellement dans les tranches d’âges 35-50 et 50-65) celles, nombreuses, qui portent un peu de tout, le tableau n’est finalement pas si sombre pour les amateurs de jarretelles…

Les avantages trouvés aux collants sont surtout leur côté pratique, le fait qu’ils soient passe-partout, standard, et le large choix de modèles disponibles ; leur coût moindre est également relevé à plusieurs reprises.

Pour les bas classiques, les raisons d’en porter varient beaucoup plus d’une réponse à l’autre. Le côté « sexy » des bas est bien sûr relevé, mais l’élément récurrent est le confort (pas de gêne à l’entre-jambe, pas de risque de bas qui se font la malle comme avec les stay up !). Le raffinement des bas, ainsi que le fait que leur port induit une gestique différente, plus glamour, est également mentionné à plusieurs reprises par les plus jeunes représentantes de cette population.

 

Les raisons de porter plutôt des stay up sont variables : ils sont plus sexy que les collants, on éprouve du plaisir à se savoir en bas, ils sont plus « in » que les collants, ils sont plus faciles à trouver dans les grandes surfaces… sans oublier leu efficacité patente pour émoustiller un brin chéri…

Au sein des femmes qui portent des collants ou des stay up au quotidien, une sur cinq aimerait bien essayer les « vrais » bas mais n’ose pas franchir le pas, la plupart appartenant aux classes d’âges 20-25 et 25-35 ans. Voilà qui est réjouissant, pas vrai ? Notons que deux participantes y sont farouchement opposées, et qu’une des cadettes s’estime trop jeune pour le faire… Plus étonnant : l’opinion des porteuses régulières de bas et collants quant au retour des dessous rétros à la faveur de l’engouement actuel pour le glamour des années 50 : la plupart des sondées, toutes tranches d’âges confondues, trouvent les gaines rétros très classe, voire hyper sexy ; les critiques les plus virulentes (moche de chez moche, inconfortable, trop couvrant, régression par rapport au statut de la femme) proviennent essentiellement de participantes âgées de plus de 50 ans !

 

Du côté des femmes qui portent bas et collants souvent mais pas toujours (quelques fois par semaine), la répartition par tranches d’âges est un peu différente, révélant une population plus jeune (moins de 35 ans) :

15-20 : 3

20-25 : 4

25-35 : 2

35-50 : 1

Quasi toutes utilisent bas et collants tant en privé qu’au travail, une seule n’en fait qu’un usage professionnel (25-35 ans) ; une demoiselle (15-20 ans) avoue n’en porter qu’en privé.

Si aucune des représentantes de ce groupe ne déclare porter que des bas classiques, plusieurs portent tantôt ces derniers, tantôt des collants, tantôt des stay up. A l’exception d’une d’entre elles, e

 

lles portent toutes, peu ou prou, des collants, un tiers étant monomaniaques (que des collants, jamais de bas)..

Les raisons invoquées pour expliciter la préférence donnée aux collants recoupent quasiment celles mentionnées par les pratiquantes quotidiennes.

Les qualités relevées pour les bas sont un peu plus hédonistes que dans le groupe précédent : aspect sexy, sensualité, raffinement, auto-érotisation, effort sur soi-même pour se

 

« transcender »… Rappelons toutefois que les adeptes régu

 

lières, voire exclusives des bas « à l’ancienne » sont de toute évidence moins représentées dans ce groupe : la moitié d’entre elles n’envisagent en aucune manière de passer aux « vrais » bas, seules deux témoignages allant dans ce sens ; notons qu’une cadette (15-20 ans) invoque le fait que sa mère ne cautionnerait pas un tel choix.

Enfin, à la question de savoir comment elles ressentent les dessous plus structurés remis au à la mode par le burlesque, deux témoignages, dans la tranche d’âge 15-20 et 20-25, notent comme positif le fait de vouloir souligner sa silhouette et se donner du maintien à l’aide de ces dessous, un troisième déplorant leur côté trop couvrant (15-20 ans).

 

Les participantes qui portent des collants et des bas peu souvent (quelques fois par mois) sont 13, en majorité jeunes, voire très jeunes:

15-20 : 6

20-25 : 3

25-35 : 3

35-50 : 1

Deux de ces femmes déclarent ne les chausser que pour le travail. A une très large majorité, elles portent essentiellement des collants, quelques-unes seulement avouant alterner collants et stay up. Dans ce groupe, aucune n’adopte les bas classiques, dont le port demande probablement une pratique plus régulière. Cela ne signifie pas que ces femmes sont totalement opposées à l’idée de porter de « vrais » bas : quatre d’entre elles souhaiteraient les essayer mais n’osent pas. Un de celles-ci révèle que son mari l’y encourage, et deux jeunes femmes (15-20 ans) y renoncent : une s’estime trop jeune et l’autre signale que sa mère s’y opposerait. De manière inattendue, un intérêt existe chez quelques-unes de ces femmes (les mêmes qui se dis

 

ent intéressées par les bas) pour les dessous plus gainants, considérés comme hyper sexy et « classe ».

 

Enfin l’analyse des réponses des quatre participantes concédant ne porter bas et collants que très rarement révèle que la principale raison de ce désamour est dû au fait que ces femmes portent rarement, voire jamais de jupes, ou alors uniquement en été, jambes nues. Jeunes, voire très jeunes (entre 15 et 35 ans), elles apprécient le côté standard et pratique des collants, adoptant parfois aussi les stay up. Ces participantes ne sont pas pour autant totalement insensibles aux charmes des bas, l’une d’entre elle souhaitant essayer, mais trouvant cela encore un peu trop compliqué ; la même participante fait état de son admiration pour les dessous anciens, considérés comme très glamour…

 

Que déduire de ces chiffres et de ces considérations ? Pour ma part je retiens le nombre relativement important de participantes qui portent collants ou bas régulièrement, ainsi que l’intérêt patent de nombr

 

euses jeunes femmes pour les bas classiques, qu’elles portent plus ou moins régulièrement, ou souhaitent essayer. C’est une ouverture ! Il suffirait sans doute d’un peu d’encouragements pour que ces filles et ces femmes se lancent – et deviennent peut-être des adeptes convaincues des bas et des jolis dessous qui nous réunissent sur ce blog !

 

jupe-a-carreaux.jpg

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 14:29

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Nous voici à la porte de 2013, millésime que je souhaite plein de découvertes et de rencontres passionnantes à tous les visiteurs de ce blog.

Voilà presque un demi-siècle que les jupes et les bas ont disparu de la garde-robe quotidienne des femmes, tous âges et origines sociales confondus. Deux générations.

Il y a eu l’« invention » de la mini qui, d’Angleterre, a bouleversé tout l’Occident. Les bas ont été balayés en quelques années par les collants, plus adaptés aux ourlets haut perchés. Le pantalon s’est imposé dans la foulée. Plus pratique, moins sexué. Libre, au fond.

Le jean, symbole de toute une génération, est devenu depuis une trentaine d’années un « must » pour les deux sexes, jeunes et moins jeunes.

Cette uniformité est aujourd’hui ressentie comme un peu ennuyeuse, voire triste, par une frange de la population. Des filles et des femmes reviennent aux jupes, et quelques-unes d’entre elles découvrent que les bas, ceux qu’on fait tenir à des dessous plus ou moins structurés, présentent des avantages non négligeables, en terme d’image, certes, mais aussi – mais oui ! – de confort. Ces filles et ces femmes détestent les collants, paradoxalement ressentis aujourd’hui comme des trucs de mémés, peu hygiéniques et… pas du tout sexy. Elles revendiquent un look plus raffiné et tiennent à affirmer non sans fierté leur identité de femme. On porte en 2012 beaucoup, plus de jupes qu’en 1980 ou qu’en 1990, c’est un signe qui ne trompe pas. Certaines osent même le pari de carrément renoncer aux pantalons – sauf cas d’urgence !

La plupart d’entre elles s’inspirent peu ou prou de la mode des années 50, quelques-unes développant avec la complicité de leurs compagnons une réelle fascination pour les objets et le style de vie de cette époque, ressentie, à tort ou à raison, comme plus heureuse, peut-être plus rassurante aussi. Les plus convaincues n’hésitent pas à adopter, sous la jupe ou la robe portée au genou, les bas, les porte-jarretelles, souvent même les gaines, qui vont avec, revendiquant leur choix et l’exposant avec une certaine ferveur dans des blogs très lookés.

Qu’on ne s’y trompe pas : rien de nostalgique dans cette attitude ! Ces néo-baby-boomers n’ont pas connu la période qui les inspire… Il s’agit d’autre chose. La revendication d’une certaine complication (au sens horloger du terme). Le plaisir de vivre en décalage… d’oser aller à contre courant. En ce sens il s’agit d’une sorte de mise en perspective, voire de mise en scène, de ce qui unit, ou désunit une société : ces filles et ces femmes qui choisissent de porter les bas et les jupes que leurs grand-mères ont jetés par-dessus les moulins sont aussi celles qui participent pleinement aux défis et aux questionnements qui caractérisent notre société post-industrielle ! Porter une jupe et des bas n’empêche pas d’envoyer paître son mec ou de décider à pied d’égalité avec celui-ci. Les choses ont bien changé depuis 1950, et il faut s’en féliciter !

Je souhaite à toutes celles qui me lisent plein de jolis dessous sous le sapin de Noël, et des moments privilégiés de complicité amoureuse – en bas, bien sûr!

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