Chères amies, chers amis,
En fafouillant dans mes archives secrètes, j'ai retrouvé le témoignage d'une Hambourgeoise, Margarethe, qui intéressera toutes celles qui se demandent comment une femme normalement constituée peut, au jour d'aujourd'hui, accorder une préférence marquée au bas dans la vie de tous les jours.
Pur vous simplifier la vie, je vous propose ce texte, publié en allemand, en traduction française: la maison ne recule devant aucun sacrifice pour fidéliser la clientèle... Je vous souhaite à toutes et à tous une agréable et instructive lecture!
Bien des lecteurs et lectrices de cette page vont assurément se demander pourquoi une femme qui a grandi à notre époque, où même porter des collants ne va pas de soi, s’est remise au quotidien à des trucs comme les bas et les porte-jarretelles.
Cette question, je me la suis aussi posée, et j’en suis venue à me dire qu’il y avait plusieurs raisons, qui méritent d’être brièvement exposées.
La première raison remonte à la prime jeunesse. J’ai grandi dans une famille dans laquelle tout le monde portait des bas. Pendant longtemps, il n’y avait tout simplement rien d’autre. Ma mère considérait les collants comme de la camelote aussi inutile que ruineuse, c’est pourquoi il n’y avait que des bas pour ses filles également, et ceci aussi longtemps qu’elles dépendaient d’elle financièrement. Ceci se passait à une époque où le port des bas n’était plus à l’ordre du jour pour les jeunes femmes, et les filles qui ne suivaient pas cette tendance essuyaient certaines remarques méchantes. J’en fis moi-même l’expérience.
En dépit du fait que, par exemple, je mettais dans certaines circonstances des collants achetés avec mon argent de poche, se développa en moi, sous l’effet des railleries des autres filles, et aussi de l’idée généralement reçue que celle qui portait des bas n’étaient pas dans la norme, un certain esprit de contrariété. Je m’efforçais de me persuader qu’on pouvait porter des bas sans pour autant se faire remarquer en exposant leurs revers.
Cela marcha très bien. Ces efforts m’amenèrent finalement ou point où je ne vis en fait plus aucune bonne raison à ce que les collants s’imposent à tout prix. Au contraire. Mes expériences en la matière n’étaient pas positives du tout. Alors que les bas filaient rarement au moment de les enfiler, c’étaient – en tous les cas pour moi – presque à chaque coup la règle avec les collants. Avec les bas, j’achète toujours un bon stock de chaque sorte qu’en raison de leur interchangeabilité je peux faire durer plus longtemps. Après un accroc, tout le collant doit, en règle générale, être jeté. Cet aspect, certes, ne joue plus un grand rôle aujourd’hui, mais à l’époque où les collants valaient une petite fortune, cela représentait un avantage appréciable des bas. En ce qui concerne le confort, je constatai assez vite également qu’un collant avec une mauvaise coupe n’était en aucun cas plus agréable à porter que des bas, même mal adaptés. A cela s’ajouta le sentiment de touffeur désagréable, qui est bien sûr un avantage quand il fait froid. Mais dans les bureaux chauffés où je travaillais, dans lesquels pénétrer jambes nues, même l’été, n’était pas possible, le pendule penchait de nouveau en faveur des bas. En plus de tous ces aspects pratiques, je n’occulterai pas je ne suis jamais restée insensible au charme certain des bas, et que je sais, l’occasion se présentant, en jouer. En tant que femme, c’est pour moi une évidence. On se sent décidément plus féminine quand on porte des bas et qu’on est consciente d’en porter (pour autant bien sûr que l’on se sente à l’aise). Aucun collant ne pourra jamais générer cette sensation.
Il arrive de temps en temps qu d’autres femmes me demandent pourquoi, au jour d’aujourd’hui, je m’encombre de choses aussi compliquées que les bas. Quand j’y réfléchis, je me pose plutôt la question ainsi : qu’est-ce qui pourrait me faire renoncer à porter des bas ?
1) En plus des bas, il faut acheter un porte-jarretelles !
A présent ma ligne demande un surplus de tenue. C’est pourquoi je porte le plus souvent une gaine souple. Elle joue aussi le rôle de porte-jarretelles. Je trouve particulièrement pénible de devoir enfiler une gaine, et par-dessus encore un collant.
2) Attacher les bas aux jarretelles est compliqué !
Je porte des bas depuis l’enfance, et j’ai suffisamment l’habitude. Si on prend soin, lors de l’achat, de choisir un porte-jarretelles pratique, pour tous les jours, attacher ses bas n’est pas plus pénible qu’enfiler soigneusement un collant pour ne pas le filer
3) Les bas, ça plisse !
Cela peut se produire quand on essaie d’allonger les jarretelles pour les adapter à des bas trop courts. Cela ne marche pas. Le résultat sera des plis au bas ou un porte-jarretelles qui ne tient pas en place. J’ai la chance d’avoir un physique auquel les bas disponibles dans le commerce vont bien. Les bas sont assez longs, de manière à ce que les jarretelles n’aient qu’une légère tension. Ainsi, pas de plis.
4. On voit les jarretelles sous la robe!
Cela peut aussi arriver, si on ne fait pas attention. Pour ma part, je ne porte presque jamais de pantalon ou de jupe moulantes. Selon mon expérience, même sous un jeans assez serré, la marque de la jarretelle n’est décelable que si on regarde précisément cet endroit. Quoi qu’il soit, j’attache toujours les jarretelles de devant légèrement à l’intérieur des cuisses, De cette manière, on ne les devine quasiment pas. Et sinon, quelle importance ? Il y a d’autres sous-vêtements qui peuvent apparaître, ou ne sont même plus dissimulés.
5. On peut voir le revers des bas !
Je crois n’avoir aucun problème sur ce point. Les bas que je porte sont suffisamment long, et les jarretelles courtes. Le revers épouse la cuisse de manière régulière, à la même hauteur.
6. C’est démodé !
Et bien, qu’est-ce qu’a à voir avec la mode ce que je porte sous mes vêtements et ne donne pas à voir publiquement. Ce sont mes affaires privées. Ceci dit, on n’est pas obligé de suivre tous les dadas de la mode, si on ne se sent pas bien avec.
A présent que j’ai établi que tous ces contre arguments ne sont pas pertinents, au moins dans en ce qui me concerne, je n’ai aucune raison de renoncer à tout prix à de vieilles habitudes, ceci d’autant moins qu’avec les bas il y a plusieurs aspects agréables qui comptent. Ce sont là les raisons qui m’ont persuadé, jusqu’à nos jours, de porter principalement des bas. Il y a bien sûr également des circonstances où un collant est vraiment plus pratique. Alors je ne m’en prive pas, bien sûr. Au contraire des fanatiques des collants, je suis tolérante sur ce point. On ne peut pas nier non plus qu’il n’est pas évident aujourd’hui, pour une femme, de vouloir essayer de porter des bas. Sans expérience, la plupart tombent inévitablement sur des bas et des porte-jarretelles qui ne sont pas faits pour la vie quotidienne, ce qui a pour conséquence, le plus souvent, de renforcer les préjugés sur le caractère peu pratique des bas.